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Tenir l’alcool : un facteur de risque pour l’alcoolisme

Publié le 06/02/18

Euphorie, joues rouges et envie de dormir dès le premier verre ? Réjouissez-vous : les personnes très sensibles à l’alcool seraient mieux protégées contre l’alcoolisme. Un phénomène lié à la présence d’une variante du gène CYP2E1.

 

La dépendance à l’alcool

Dans nos pays, environ 10 % des hommes et 5 % des femmes sont considérés comme ayant un problème de dépendance à l’alcool. Cette dépendance implique la présence d’au moins trois des critères suivants: 

 

 

- Tolérance augmentée à l’alcool
- Symptômes de sevrage (tremblements, anxiété, sudations, etc.) à l’arrêt
- Difficultés à contrôler la quantité d’alcool consommé
- Préoccupations liées à l’approvisionnement en alcool
- Désir persistant et infructueux de diminuer ou d’interrompre la consommation
- Répercussions négatives de l’alcool sur les loisirs et la vie sociale
- Consommation persistante d'alcool malgré des problèmes de santé physique ou psychique

 

Alcoolisme et hérédité

Le risque de devenir  dépendant à l’alcool varie d’une personne à l’autre, en fonction de son histoire, de sa personnalité, de son environnement (degré de stress, accessibilité de l’alcool…) mais aussi de facteurs génétiques. On sait ainsi qu’avoir un père ou une mère alcoolique multiplie par trois le risque de devenir dépendant à l’alcool, même s’il n’y a bien sûr aucune fatalité.

Bien tenir l’alcool : un facteur de risque

"Bien tenir l’alcool" est souvent considéré comme un atout social. Ceux qui peuvent boire de grandes quantités d’alcool sans être ivre et en gardant un comportement normal sont généralement loués pour leur résistance et leur self-contrôle. Hélas, plusieurs études ont déjà montré que les personnes peu sensibles aux effets de l’alcool ont aussi plus de risque de devenir dépendants à l’alcool. A l’inverse, les personnes très sensibles à l’alcool semblent relativement protégées contre ce risque. Mais récemment, une équipe de chercheurs américains de l’Université de Chapel Hill (Caroline du Nord) menée par le Dr Wilhesem a fait un pas de plus: elle a démontré que cette association s’expliquait par les caractéristiques du gène CYP2E1.

Gène CYP2E1 et dépendance

Les chercheurs de cette équipe ont observé plus de 200 patients, frères et sœurs, ayant au moins un parent dépendant à l’alcool. Ils leur ont fait boire trois verres d’alcool et les ont interrogés sur la manière dont l’alcool agissait sur eux. Il est apparu que ceux qui présentaient une variante particulière du gène CYP2E1 étaient ivres plus rapidement mais aussi moins à risque de devenir alcooliques. Environ 10 à 20 % de la population possèderait cette variante protectrice. Le gène CYP2E1 est un gène connu depuis longtemps par les chercheurs comme étant impliqué dans la métabolisation de l’alcool. On sait désormais qu’il est directement lié aux risques de dépendance. Cette avancée pourrait mettre les chercheurs sur une piste pour lutter contre l’alcoolisme et aider au sevrage, même si l’alcoolisme reste, rappelons-le, un problème multifactoriel et complexe.

Julie Luong,journaliste santé

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