Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Déjà première cause de maladie professionnelle, les troubles musculo-squelettiques sont en constante augmentation. Selon une étude récente, ils toucheraient un Français sur cinq.
Douleurs musculaires, picotements, engourdissement... autant de signes avant-coureurs possibles de ce qu'il est convenu d'appeler troubles musculo-squelettiques (TMS), ou pathologies d'hypersollicitation. Liées à un travail répétitif, à des efforts excessifs ou au contraire à une position statique maintenue dans le temps, ces affections touchent les muscles, les tendons et les nerfs.
Les TMS représentent 80 % des maladies professionnelles, selon l'Institut national de veille sanitaire (InVS). Et un Français sur cinq serait concerné, si l’on en croit une étude européenne de la Work Foundation. Une estimation qui pourrait être encore en dessous de la réalité. « Ces chiffres ne prennent en compte que les pathologies qui rentrent dans la définition administrative prévue par les organismes de santé, mais le nombre de personnes souffrant de troubles apparentés est bien supérieur », affirme le Pr Marcel-Francis Kahn, rhumatologue à l'hôpital Bichat-Claude Bernard, à Paris.
Le stress, un facteur aggravant
Longtemps associés au travail à la chaîne et aux emplois généralement considérés comme « pénibles », les TMS touchent aujourd'hui de plus en plus de personnes travaillant dans des bureaux, quel que soit leur niveau de responsabilité. Le travail sur un ordinateur prédispose particulièrement au syndrome du canal carpien, une compression du nerf du poignet qui entraîne une perte de sensibilité et peut nécessiter une intervention chirurgicale. Or, 22 % des salariés passent au moins vingt heures par semaine devant un écran.
« Le développement de ces troubles est la conjonction de trois facteurs : le terrain du patient, le type de tâches et les conditions de travail », précise le Pr Kahn. Le stress au travail, qui favorise les raideurs musculaires, est ainsi un facteur aggravant. Des solutions existent, notamment du côté de l'ergonomie des postes de travail. Il n'est pas rare que les troubles cessent une fois le poste adapté. Une plus grande valorisation du travail du salarié, davantage d'autonomie, un travail plus varié sont également d'un grand bénéfice. Un enjeu de santé publique mais aussi financier : en 2008, près de 40 000 personnes souffrant de TMS ont été indemnisées par le régime général de la Sécurité sociale, pour un coût de 800 millions d'euros.
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