Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
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Les ulcères de l’estomac et de l’intestin sont en majorité dus à une bactérie très courante répondant au nom d’Helicobacter pylori. Une partie de la population infectée va développer un ulcère chronique et certains un cancer. De nouvelles recommandations françaises permettent désormais d’éradiquer cette bactérie à 90%. Quand suspecter une infection à Helicobacter pylori ?
Par Hélène Joubert, journaliste scientifique
La bactérie Helicobacter pylori, présente chez un quart de la population, est responsable d’ulcères de l’estomac (gastriques) et de l’intestin au niveau de sa partie dénommée duodénum, voire de cancers gastriques. Globalement, 70-80% des ulcères sont dus à cette bactérie, les autres ont pour cause les anti-inflammatoires (ceux dit non stéroïdiens : AINS)
Une personne sur cinq avant 30 ans, et une sur deux après 50-60 ans héberge la bactérie Helicobacter pylori, qui se développe pendant de longues années au sein de la muqueuse gastro-intestinale. Or, ce microbe provoque systématiquement une inflammation de l’estomac (gastrite). Il n’y a pas toujours de symptômes, mais 10% des personnes infectées souffriront d’un ulcère gastrique ou de l’intestin, voire dans 1% des cas un cancer gastrique, qui fait presque autant de morts chaque année en France que les accidents de la route. En nombre de cas, c’est la première bactérie à être impliquée dans le développement d’un cancer.
La bactérie s’attrape pendant l’enfance via les vomissements et les régurgitations. C’est pourquoi les mauvaises conditions d’hygiène et de promiscuité sont montrées du doigt. C’est aussi la raison pour laquelle la prévalence de l’infection à Helicobacter pylori tend à diminuer fortement en France, au contraire des pays à faible niveau économique.
90% des personnes infectées ne ressentiront aucun symptôme. Mais pour les 10% restants, la bactérie sera à l’origine de troubles digestifs de l’estomac à type de douleurs, brûlures, nausées, difficultés de digestion.
Pr Frank Zerbib, gastro-entérologue et président du Conseil National Professionnel de Gastro-Entérologie (CHU de Bordeaux) : « Il faut donc la rechercher systématiquement lorsque ces symptômes sont présents pendant environ six mois, mais aussi en cas d’ulcère gastro-duodénal, chez les personnes ayant des antécédents familiaux de cancer, en cas de carence en fer ou en vitamine B12 ; la gastrite à Helicobacter pylori détruisant la muqueuse, elle entraîne de ce fait une malabsorption. La bactérie est aussi recherchée lorsqu’une chirurgie de l'obésité de type bypass est programmée ».
Afin de dépister l’infection à Helicobacter pylori, une prise de sang est réalisée. Si celle-ci est positive, il faudra confirmer le diagnostic par une fibroscopie : un tube souple avec une caméra est introduit par la bouche et descend jusqu’à l’estomac. Celui-ci est examiné et des prélèvements sont effectués.
Grâce aux nouvelles recommandations nationales parues en juin 2017*, ça n’est plus 70% des personnes infectées mais bien 90% qui seront débarrassées de cette bactérie. En effet, pour des raisons de résistance aux antibiotiques- à la clarithromycine notamment -, les traitements habituels n’étaient plus aussi performants. Il a donc fallu les revoir. Le nouveau traitement est simple, rapide est efficace : une dizaine de jours de traitement antibiotique suffit à traiter l’infection dans plus de 90% des cas et à définitivement éviter les récidives.
Deux possibilités existent. Lorsqu’il est possible de tester la sensibilité de la bactérie présente chez une personne donnée vis-à-vis des antibiotiques, les médecins peuvent prescrire un traitement « ciblé » de dix jours, reposant sur un « anti-acide » (inhibiteur de la pompe à protons) et deux antibiotiques. Cette technique n’étant pas encore généralisée en France, la plupart du temps le traitement le plus courant est donné sans connaître la sensibilité de la bactérie aux antibiotiques. Ce traitement est un peu plus long (14j) et comporte cette fois-ci trois antibiotiques.
Pour s’assurer de l’efficacité du traitement, un test respiratoire à l’urée suffit, au moyen d’un prélèvement d’air expiré dans un petit tube. En effet, la bactérie trahit sa présence dans l’estomac et le duodénum en transformant l’urée en ammoniac et en gaz carbonique.
Pendant très longtemps, patients et médecins ont cru que les ulcères de l’estomac et du duodénum étaient causés par le stress. Depuis le début des années 80, on sait maintenant que les ulcères récidivants sont causés par la prise de médicaments anti-inflammatoires (et l’aspirine) et comme on l’a vu, par une infection de l’estomac due au microbe Helicobacter pylori. Mais l’idée que le stress provoque des ulcères reste très présente dans l’esprit des patients… et de certains médecins.
Néanmoins, le stress, s’il ne provoque pas d’ulcères, peut accentuer ou déclencher des douleurs d’estomac. D’où la confusion. Ces douleurs peuvent être soulagées par les médicaments antiulcéreux qui diminuent l’acidité gastrique (inhibiteurs de la pompe à protons/IPP).
Pr Frank Zerbib : « Les vrais "ulcères de stress" peuvent être observés chez des patients de réanimation. Il ne s’agit alors pas du stress de la vie quotidienne, mais d’un stress biologique (métabolique, ischémique, infectieux) intense dû à une pathologie très grave qui met en jeu la vie de ces patients ».
* par la Haute Autorité en Santé et le Conseil National Professionnel de Gastro-Entérologie : https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2775406/fr/infection-par-helicobacter-pylori-chez-l-adulte-la-has-precise-les-actes-de-diagnostic-et-les-modalites-de-traitement
D’après un entretien avec le Pr Frank Zerbib, gastro-entérologue et président du Conseil National Professionnel de Gastro-Entérologie à l’initiative (CHU de Bordeaux).
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