Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
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Un cap a été franchi le 1er janvier 2018 avec l’obligation vaccinale élargie à huit vaccins supplémentaires chez les moins de deux ans (coqueluche, haemophilus influenzae b, hépatite B, méningocoque C, pneumocoque, rougeole-oreillons-rubéole-ROR). Désormais, 11 vaccins sont exigibles pour l’entrée en collectivité. Avec six mois de recul, cette mesure semble faciliter la vaccination et vaincre les réticences des parents.
La défiance générale envers les vaccins a « progressivement mis en défaut un certain nombre de couvertures vaccinales (Rougeole-Oreillons-Rubéole, méningocoque C, hépatite B, papillomavirus chez les adolescents etc.) et a provoqué une érosion des autres » rappelait le Dr Robert Cohen (CHI de Créteil) au congrès des sociétés de pédiatrie (SFP, Lyon, 24-26 mai 2018). La France était, en 2016, parmi 67 pays, celui où cette défiance était la plus élevée (1). Exemple emblématique, la couverture à deux doses du vaccin ROR atteignait à peine 79% en 2015, un taux ne permettant ni l’éradication de la maladie ni d’empêcher la survenue d’épidémies de rougeole.
Mais il semblerait que la prise de parole forte des pouvoirs publics et l’extension de l’obligation vaccinale pour les enfants de 0 à 2 ans ait changé la donne. Pour preuve, un sondage IPSOS pour le syndicat de l’industrie pharmaceutique (LEEM) réalisé fin juin 2018 vient renforcer l’idée qu’il y a aujourd’hui une adhésion massive au « principe » de vaccination : 83 % des Français contre 69% en 2016 se déclarent désormais favorables à la vaccination pour eux et leurs proches (2).
Ce constat est corroboré par une toute première étude en France conduite auprès des médecins généralistes et pédiatres par l’Association française de pédiatrie ambulatoire (3). Celle-ci montre que cette décision, en restaurant en partie la confiance des parents mais aussi celle des médecins, facilite la vaccination. L’opération « restauration de la confiance » semble lancée : selon 40% des médecins interrogés, l’hésitation des parents envers la vaccination de leur enfant a diminué. Pour la moitié des soignants, l’extension de l’obligation vaccinale a simplifié les relations avec les parents. Pour 10% cependant, elle les a compliqués. Les parents hésitants sont plus faciles à convaincre. Globalement, pour 59 % des pédiatres et 39% des généralistes cette loi facilite la vaccination des 0-2 ans.
Pour une transparence bienvenue sur ce sujet sensible, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé a mis en place une consultation, sous la forme d’un comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) comprenant des auditions publiques. Elles sont consultables par tous sur sa chaîne Dailymotion :
https://www.dailymotion.com/video/x6pl4r0
Hélène Joubert, d’après un entretien avec le Dr Robert Cohen (CHI de Créteil).
Références: (1) EBioMedicine. 2016 Oct; 12: 295–301; (2) https://www.ipsos.com/fr-fr/les-francais-majoritairement-favorables-la-vaccination; (3) Robert Cohen et al. Intervention SPF 2018 /enquête de l’Association française de pédiatrie ambulatoire (Infovac, mars-avril 2018).
Par Hélène Joubert, journaliste.
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