Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
Ma santéSommaire
Depuis sa naissance, l'enfant est régulièrement confronté à des sources d'inquiétude. Peur d'être abandonné, de décevoir... En comprenant cette angoisse et en le rassurant, les parents peuvent aider l'enfant à traverser ces peurs.
Dès son huitième mois, le bébé traverse une première phase anxiogène lorsqu'il découvre qu'il existe indépendamment de sa mère. Il se met alors à redouter une séparation et angoisse à cette idée. Plus tard, cette peur de l'abandon s'accentue lorsqu'il se sépare physiquement de ses parents (pour aller à la crèche, puis à l'école, ou simplement lorsque ses parents le confient à une babysitter).
Durant son parcours scolaire, il est confronté à l'angoisse de l'échec, la peur de décevoir et de se décevoir. Lorsqu'une crise survient dans l'enceinte réconfortante du foyer - par exemple dans le cas d'un divorce - l'enfant doit aussi gérer une multitude de questions angoissantes, et parfois faire face à un sentiment de culpabilité.
A tous ces moments-clés, l'adulte doit rassurer patiemment son enfant. Il est en effet important de l'accompagner dans son évolution en évitant de projeter ses propres peurs. Le sentiment d'abandon peut par exemple se renforcer chez l'enfant si la mère elle-même a l'impression d'abandonner son petit lorsqu'elle le laisse à la crèche.
Plus que l'adulte, l'enfant connaît aussi des difficultés pour extérioriser et comprendre ses différentes peurs. La peur l'envahit soudainement et il se retrouve face à une émotion difficile à maîtriser tout seul. Ses parents doivent donc dialoguer avec lui à propos de chaque source d'angoisse, et le pousser en douceur à les exprimer, les représenter. Le dessin peut être un bon moyen.
Il est également essentiel de prendre la peur de l'enfant au sérieux et de ne jamais s'en moquer ou la nier.
Il arrive que l'enfant souffre de violentes crises d'angoisse, phénomène qui touche généralement l'adulte. On décrit ces crises comme des apparitions soudaines d'une peur panique intense accompagnées de symptômes physiques (palpitation, sensation d'étouffement...).
Dans ces cas-là, ou lorsqu'une peur "normale" prend des proportions inquiétantes (refus catégorique d'aller à l'école, cauchemars répétés...), il est conseillé d'en parler à un pédiatre pour faire le point. Ce dernier pourra vous aiguiller si nécessaire vers un psychologue spécialisé ou un pédopsychiatre.
Antoine Collard, journaliste santé
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
Ma santéLes directives anticipées permettent d’exprimer ses volontés en situation de fin de vie. Voici ce qu’il faut savoir.
Ma santéReste à charge porté à deux euros depuis le 15 mai 2024, tarifs en des consultations médicales en hausse. Que retenir de ces nouveautés ?
Ma santé