Comprendre l’augmentation de tarif des complémentaires santé
Facteurs économiques, législatifs et médicaux : on vous explique les hausses des tarifs des mutuelles santé en 2024 et les perspectives pour 2025.
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Plus qu’un phénomène de mode, l’épuisement professionnel ou burn-out est bien une réalité, en rapport avec la mondialisation et les contraintes économiques de notre société. Il n’est que l’une des composantes des « risques psychosociaux ». En effet, stress, harcèlement, agression, burnout… les risques psychosociaux – souvent imbriqués - prennent diverses formes. Ne pas s’en préoccuper rejaillit à la fois sur la santé des salariés mais aussi le bon fonctionnement de l’entreprise. Entrepreneurs, comment agir au quotidien ?
De façon générale, le nombre de maladies professionnelles psychiques reconnues en France a été multiplié par sept entre 2012 et 2016, passant de 82 à 563. Ces chiffres proviennent du rapport 2017 de l’Académie nationale de médecine (1). Les risques psychosociaux correspondent à des situations de travail où sont présents, combinés ou non, du stress, des violences internes (harcèlement moral ou sexuel, conflits exacerbés) et des violences externes commises sur des salariés (insultes, menaces, agressions…). Pr Alain Chamoux, chef du service de médecine du travail au CHU de Clermont-Ferrand et rapporteur du rapport de l’Académie nationale de médecine (2017) : « L’identification des risques psychosociaux n’est pas simple. Malgré les difficultés liées à l’absence de cadre nosologique, le réseau national de vigilance et de prévention des maladies professionnelles parvient à identifier sous le classement « surmenage » les cas apparentés à cette description. Dans notre expérience, ils représenteraient 23% des consultants pour un motif psychologique. Ils répondent à certaines expositions telles que les changements d’organisation, la surcharge de travail ressentie, les modalités particulières de management, l’inadéquation des moyens et des objectifs et les activités demandant une attention soutenue ».
L’intensification du travail, l’individualisation des objectifs, les nouvelles formes de management concourent à la perte du collectif de travail. La rapidité de ces changements n’offre pas toujours le temps d’adaptation nécessaire aux opérateurs. C’est pourquoi ces mutations nécessitent préparation, concertation et accompagnement. Outre la prévention primaire, l’information, le repérage et la prise en charge de ces patients relèvent de la santé au travail mais également de l’ensemble des acteurs. Pr Alain Chamoux : « Les formes d’expression des risques psychosociaux sont généralement des états anxieux ou dépressifs faisant suite à une période de stress chronique de trois à six mois. Le mécanisme est donc celui du stress chronique avec dépassement du seuil de fatigue pour une raison légitime aux yeux de la victime. Le stress résulte du déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes de son environnement de travail et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face ».
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en France, 47 % des actifs occupés déclarent devoir toujours ou souvent se dépêcher (2). 27 % disent ne pas pouvoir régler par eux-mêmes les incidents. Indépendamment de leurs effets sur la santé des individus (maladies cardio-vasculaires, troubles musculosquelettiques, troubles anxiodépressifs, épuisement professionnel, suicide), les risques psychosociaux ont un impact sur le fonctionnement des entreprises (absentéisme, turnover, ambiance de travail…). L’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) a identifié plusieurs leviers sur lesquels les entrepreneurs peuvent agir contre les risques psychosociaux, ceux-ci pouvant être induits par l’activité elle-même ou générés par l’organisation et les relations de travail :
- Evaluez la charge de travail. C’est une démarche fondamentale pour endiguer le stress généré par l’inadéquation entre la tâche demandée et les moyens notamment en termes de temps mis à disposition du salarié.
-Donnez de l’autonomie à vos salariés. Il s’agit de la possibilité d’être acteur dans son travail. Elle rejoint la notion de « latitude décisionnelle » et inclut non seulement les marges de manœuvre c’est-à-dire la possibilité pour le travailleur de s’auto-organiser dans son travail, mais également la participation aux décisions qui concernent directement son activité ainsi que l’utilisation et le développement de ses compétences.
-Soutenez vos collaborateurs. L’aide et la reconnaissance du travail fournis par la hiérarchie – mais aussi les collègues - est un élément clé du bien-être des salariés.
-Témoignez de la reconnaissance. Pour information, 33 % des salariés disent ne pas éprouver la fierté du travail bien fait (2).
-Donnez du sens au travail. L’existence d’objectifs irréalistes ou flous, l’exigence d’une polyvalence non maîtrisée ou encore les instructions contradictoires sont très souvent pointés. Il ne faut pas non plus sous-estimer les conflits de valeurs. Par exemple : faire un travail que l’on juge inutile, vendre un crédit à des personnes à très faibles revenus, faire la promotion d’une méthode que l’on sait inefficace, etc.
-Agissez face aux agressions externes. Dans l’exercice de leur travail, les salariés sont parfois soumis à des insultes, menaces voire même des agressions. Le chef d’entreprise doit s’en soucier et établir des mesures pour les éviter et protéger le salarié.
-Communiquez sur les changements.
-Facilitez la conciliation entre vie professionnelle et vie privée. Les longues journées de travail, le travail en horaires atypiques, l’imprévisibilité des horaires de travail… sont des facteurs majeurs de risque psychosociaux. Le dialogue permet souvent d’aboutir à un compromis (télétravail partiel, horaires aménagés etc.).
-Bannissez toute forme de violence. Par exemple, les conflits exacerbés sont fréquemment retrouvés. 36 % des salariés signalent avoir subi au moins un comportement hostile dans le cadre de leur travail au cours des 12 derniers mois.
Sources : (1) Alain CHAMOUX, Audrey VILMANT. Considérations sur le burnout en milieu de travail. Rapport de l’Académie nationale de médecine (2017) ; (2) Enquête Conditions de travail 2013 par l’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles
Hélène Joubert, journaliste
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