Comprendre l’augmentation de tarif des complémentaires santé
Facteurs économiques, législatifs et médicaux : on vous explique les hausses des tarifs des mutuelles santé en 2024 et les perspectives pour 2025.
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Quelle politique salariale adopter à l’heure où l’inflation ralentit en France : continuer d’augmenter les rémunérations face à des salariés constatant une baisse globale de leur pouvoir d’achat ces deux dernières années ? Ou à l’inverse revenir à une politique salariale moins généreuse que celle de 2023 face au reflux de l’inflation ? Le débat fait rage !
Après deux années d’une hausse inédite depuis plus de trente ans (+5,2 % en 2022, +4,9 % en 2023), l’inflation reflue : +2,2 % au mois d’avril 2024 sur une année glissante, et +0,5 % sur ce seul mois. Autrement dit, un niveau très proche de la cible fixée par la Banque centrale européenne (BCE) : +2 % par an. Cette stabilisation tant attendue des prix met-elle pour autant un terme au débat qui depuis plusieurs mois anime la politique sociale française, et plus largement européenne : aligner ou non les salaires sur les chiffres réels de l’inflation depuis deux ans ?
Pour beaucoup, salariés en tête, un double problème se pose depuis la résurgence d’une inflation galopante en 2022 :
Avec une conséquence évidente : une perte nette de pouvoir d’achat.
D’après les chiffres de la Dares (direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques) publiés début février 2024, l’augmentation légère des salaires constatée au quatrième trimestre 2023 n’est en effet que la seconde depuis l’envolée de l’inflation deux ans plus tôt. Sur cette année 2023, on arriverait à +3,8 % d’augmentation des salaires…versus un indice des prix à la consommation affichant +3,6 %. Pas de quoi donc compenser la perte de pouvoir d’achat de 2022.
A l’inverse, sont soulignés du côté des entreprises les nombreux efforts salariaux consentis, chiffres flatteurs à l’appui. Si l’on en croit cette fois les données de la BCE, les salaires nets auraient progressé de 4,7 % dans la zone euro au troisième trimestre 2023. Les « compensations par employés » – une mesure légèrement différente – auraient elles bondi de 5,3 %. Soit une hausse moyenne d’environ 5 % des salaires, la plus importante depuis la création de la monnaie unique. Le pouvoir d’achat perdu les deux dernières années serait ainsi en cours de rattrapage, l’inflation se situant sur la même période 2,5 points plus bas.
Cette même BCE faisait d’ailleurs part de ses craintes en début d’année 2024 sur le fait que les efforts entrepris pour juguler l’inflation depuis deux ans risquaient d’être mis à mal par cette hausse des salaires. Une nouvelle spirale inflationniste ne risquait-elle pas de se mettre en place : en accordant des augmentations massives, les entreprises n’allaient-elles pas dans le même temps élever leurs prix pour conserver leurs profits, nourrissant ainsi une nouvelle inflation ? Les chiffres du mois d’avril et les perspectives pour l’année en cours semblent toutefois avoir levé cette interrogation. Le 15 mai, la BCE annonçait tabler sur une inflation contenue à +2,5 % pour 2024.
Alors que le milieu d’année approche, quelle est donc la tendance ? Poursuite de la hausse des salaires, ou retour à une politique salariale plus « orthodoxe » ?
Si l’on en croit une récente étude publiée par le cabinet Secafi- Alpha1, on s’orienterait davantage vers la seconde approche. Celui-ci a passé au crible quelques 600 accords sur les rémunérations conclus pour l’année 2024 déposés auprès du ministère du Travail. Parmi eux, 421 prévoyaient des hausses des salaires, un sixième ne mentionnant aucune augmentation. Les conclusions de l’étude sont claires : la politique salariale 2024 est « marquée par le recul des budgets d’augmentation, la baisse du recours aux augmentations générales et la pauvreté des mesures périphériques. »
Plus précisément, parmi ces 421 accords prévoyant des augmentations salariales, les montants alloués reculent en 2024 en comparaison de 2023 : +3,5 % vs +4,6 %. Les mesures périphériques disparaissent aussi ou se font plus rares, comme les primes carburant, les aides aux abonnements pour les transports en commun, ou encore les primes de partage de la valeur (PPV) qui pâtissent de la fin de leur exonération de cotisations sociales et d’impôts sur le revenu depuis le 1er janvier 2024 pour les entreprises de plus de 50 salariés.
Autrement dit, les entreprises semblent anticiper la baisse attendue de l’inflation pour 2024. Si les efforts salariaux sont maintenus, ils le sont à un degré moindre que l’année précédente, et sans pleinement corriger la perte de pouvoir d’achat constatée entre la survenue de l’inflation en 2022 et les mesures salariales engagées en 2023. Plusieurs raisons à cela :
Autant de facteurs qui rééquilibrent le rapport de force en faveur des entreprises et qui les orientent vers une politique salariale plus mesurée. Suffisant pour clore en France le débat face à des salariés pouvant avoir le sentiment que « le compte n’y est pas » ? Aux prochaines négociations d’entreprise de répondre à cette épineuse question !
1. Etude Secafi Alpha, Les Hausses de salaire négociées en 2024, février 2024
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