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Cancer du sein : quels sont les premiers signes ?

C'est le cancer le plus répandu chez les Françaises. Et pourtant, le cancer du sein pourrait être combattu de manière plus efficace. Chez les femmes, un examen régulier et une autopalpation sont vivement recommandés. On fait le point sur les signes à surveiller avec le Dr Nasrine Callet, gynécologue-oncologue à l'Institut Curie (Paris).

Publié le 01/10/21
Temps de lecture 2 min

Une grosseur au sein

Les femmes se voient conseiller, très tôt, de palper régulièrement leur poitrine à la recherche d'anomalies – comme une boule. Elle peut être sentie du bout des doigts. Bien sûr, la présence d'une grosseur ne signifie pas automatiquement qu'il s'agit d'un cancer.

"Parfois, surtout chez les jeunes femmes, les seins peuvent être pleins de boules ou être douloureux. Ce n'est généralement pas méchant", souligne le Dr Nasrine Callet. Mais surtout, ces manifestations s'observent généralement sur les deux seins.

Pour résumer, "il faut se méfier d'une tuméfaction dure, qui ne fait pas mal et qui est tout le temps présente, explique la gynécologue-oncologue. Sa taille ne varie pas avant, pendant et après les règles." Ce détail est important, car les variations hormonales peuvent influencer le développement d'un kyste, par exemple. Le Dr Callet conseille également de prêter attention aux zones qui entourent le sein. "Son prolongement, sous l'aisselle, peut aussi être touché par une tumeur, tout comme les ganglions."

Un écoulement anormal

Le sein est composé de glandes mais aussi de canaux chargés de produire le lait qui s'écoule par le mamelon. Ce sont les canaux lactifères. Ceux-ci peuvent, de temps à autre, produire un liquide blanchâtre, notamment en cas de dérèglements hormonaux.

Mais d'autres écoulements doivent alerter, lorsqu'ils sont verdâtres ou sanguinolents. "Si cet écoulement se situe d'un seul côté, et qu'il est associé à des modifications du mamelon – comme des lésions d'eczéma –, cela peut traduire un cancer du sein", souligne Nasrine Callet.

Ces symptômes s'expliquent par le positionnement de la tumeur. "Si c'est un cancer, il est situé dans le canal lactifère. Celui-ci est irrité, ce qui peut produire un écoulement", détaille la gynécologue-oncologue.

Une modification de la peau des seins

La présence d'un cancer modifie aussi l'aspect du sein, ce qui se remarque à l'œil nu. C'est pourquoi, au cours de l'autopalpation, il est conseillé de se placer devant un miroir. "On remarquera une rougeur, un pli ou une adhérence", illustre le Dr Callet.

Le mamelon peut aussi être dévié ou rétracté, l'épiderme peut avoir l'aspect d'une peau d'orange. "Cela peut être dû à la présence d'une tumeur adhérente sous la peau, précise la gynécologue-oncologue. Elle tire la peau ou s'y colle. Les cancers inflammatoires, eux, donnent des signes semblables à des abcès."

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La douleur n'est pas un signe d'alerte

En cas de douleur au sein persistante ou anormale, il est important de consulter un médecin. Mais ce n'est que rarement le signe d'un cancer. "En général, il n'y a pas de douleurs", tranche le Dr Nasrine Callet. C'est ce qui rend l'autopalpation et le dépistage si importants.

"Si douleur il y a, et qu'elle est située des deux côtés ou qu'elle fluctue, ce n'est pas cancéreux", rassure la spécialiste. Si un seul sein est touché, cela peut être le signe d'un cancer inflammatoire, mais ces cas sont rarissimes. Des métastases osseuses peuvent aussi se traduire par de tels symptômes. Mais là encore, cela reste rare.

Comment les repérer

Etant donné l'absence de symptômes clairs, les femmes sont incitées à assurer elles-mêmes la surveillance de leur poitrine, tous les trois mois et après les règles. "Il est bon de pratiquer une autopalpation régulièrement, confirme le Dr Nasrine Callet. Elle se réalise avec la pulpe des doigts, cadran par cadran, en faisant le tour du sein."

Une bonne palpation se réalise sous deux positions : allongée et assise. "Il faut bien plaquer la glande mammaire sur la cage thoracique", insiste la spécialiste. A partir de 50 ans, des mammographies tous les deux ans sont recommandées, dans le cadre du dépistage organisé.

Combinées, ces deux stratégies augmentent les chances de repérer un cancer du sein lorsqu'il est encore en stade précoce. Cela permet de bénéficier d'interventions peu invasives, donc de préserver sa qualité de vie.

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