Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
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Dès leur plus jeune âge, nos enfants passent de plus en plus de temps devant un écran (télé, ordinateur, tablette, smartphone, console de jeux). Nombre de parents se demandent si cette habitude peut à la longue affecter leur vision et si la lumière bleue émise par ces écrans comporte des risques avérés. En bref, quels sont les risques des écrans et comment protéger les yeux de nos enfants, et les nôtres ?Le point avec le Dr Oliver Laplace, chirurgien ophtalmologiste au Centre hospitalier national d'ophtalmologie des Quinze-Vingt à Paris.
Non, les écrans ne provoquent pas de troubles visuels. En revanche, leur usage intensif a été associé au « computer vision syndrome » pour reprendre le terme employé outre-Atlantique. Il désigne un ensemble de symptômes plus ou moins gênants : fatigue des yeux, picotements, sècheresse oculaire, maux de tête, etc. À noter qu'une utilisation intensive des écrans peut aussi entraîner des troubles musculosquelettiques avec des douleurs dorsales, des épaules, de la nuque, voire un syndrome du canal carpien ou une tendinite du pouce pour les plus assidus aux textos...
Ces symptômes ne sont pas spécifiques aux enfants ou aux ados, ils se rencontrent aussi chez les adultes qui travaillent ou passent leurs loisirs devant toute sorte d'écrans.
« Ces manifestations sont directement liées aux conditions d'utilisation (éclairage, posture, durée d'usage, etc.) et au fait que face à un écran, le clignement des yeux est réduit parfois de moitié, favorisant l'évaporation des larmes (protectrices de la cornée) et pouvant altérer la qualité de vision. Ce phénomène est d'autant plus accentué que l'environnement est sec, surchauffé ou climatisé », précise le Dr Oliver Laplace, chirurgien ophtalmologiste au Centre hospitalier national d'ophtalmologie des Quinze-Vingt à Paris.
Dès la moindre plainte, des mesures préventives s'imposent : bien se positionner face à l'écran, faire très régulièrement des pauses visuelles (notamment en se forçant à regarder au loin), se placer correctement par rapport à la lumière extérieure afin de limiter l'éblouissement, éviter les écrans dans une pièce trop sombre, etc. En effet, « l'ambiance lumineuse est très importante », souligne le Dr Laplace.
Enfin, il convient de s'assurer de l'absence d'un défaut de convergence jusque-là passé inaperçu. Il faut bien comprendre que « devant un écran, nous utilisons une stratégie visuelle différente de celle employée lors des autres activités de la vie quotidienne. Celle-ci peut mettre en évidence un léger trouble de convergence qui fatigue davantage les yeux ». La correction se fait alors en collaboration avec un orthoptiste lors de séances de rééducation visuelle.
D'un point de vue physiologique, la lumière bleue est partout car elle fait partie du spectre visible. Elle est essentielle pour l'équilibre des couleurs, « il n'est donc pas question d'éliminer cette longuer d'onde ». En revanche, au cours de la dernière décennie, les éclairages utilisant des ampoules LED émettant largement dans le champ de longuer l'onde bleu, se sont littéralement imposés. Elles sont devenues omniprésentes dans notre environnement : éclairages publics (dans les rues, les hôpitaux, les gymnases et tout autres lieux publics), au travail, à la maison et systématiquement derrière tous nos écrans (télés, ordinateurs, tablettes, smartphones, consoles de jeux...). Au final, nous sommes beaucoup plus exposés à la lumière bleue qu'auparavant, à la fois en durée et en intensité.
C'est pourquoi lors d'une opération de la cataracte, qui consiste à remplacer un cristallin vieilli par une lentille intraoculaire nommée implant, on pourra en proposer une associée d'un filtre anti-lumière bleue, notamment chez les patients à risque rétinien connu.
Or les effets sur notre santé ne sont pas totalement définis. « Il est toutefois bien établi que la lumière bleue est potentiellement plus toxique chez les enfants que chez les adultes » indique le Dr Laplace. En effet, « leur cristallin laisse passer 90 à 80 % de la lumière bleue. Ce n'est qu'ensuite, avec l'âge, que le cristallin en vieillissant absorbera mieux cette lumière bleue ; l'intensité et la quantité de lumière bleue projetées sur la rétine seront alors diminuées ».
Ainsi, pour la même quantité de lumière bleue, le pourcentage qui arrive sur la rétine diffère nettement chez l'enfant et chez l'adulte.
Les risques sont encore mal connus, mais ils dépendent certainement de l'intensité de la lumière bleue, de la durée d'exposition à cette longueur d'onde, et donc de la dose cumulée.
Chez l'animal, des lésions chimiques de l'oeil ont été démontrées à la suite d'expositions intenses. On sait également qu'en excès, la lumière bleue pourrait constituer un facteur de risque de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA).
Enfin, si cette lumière bleue est à l'origine de notre rythme circadien (jour/nuit), à mauvais escient, elle peut inversement provoquer un dérèglement de notre horloge biologique et entraîner des troubles du sommeil, de l'humeur, voire des dépressions chez des sujets à risques.
On retiendra qu'on ne peut pas se passer de lumière bleue, mais qu'un meilleur contrôle de notre exposition serait bénéfique en attendant d'en savoir plus sur les risques potentiels d'une surexposition via les éclairages et les écrans.
Les conseils ci-dessous relèvent du bon sens :
Source : e-santé
Isabelle Eustache
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