Comprendre l’augmentation de tarif des complémentaires santé
Facteurs économiques, législatifs et médicaux : on vous explique les hausses des tarifs des mutuelles santé en 2024 et les perspectives pour 2025.
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Récemment testée à grande échelle au Royaume-Uni, la semaine de quatre jours suscite beaucoup de fantasmes, à l’heure où nombre de modes de travail traditionnels sont remis en question. Mais quelle organisation choisir ? Et avec quel impact sur l’efficacité et le bien-être au travail ? Rencontre avec deux pionniers du sujet en France.
Et si travailler moins permettait de travailler mieux ? Au Royaume-Uni, 70 entreprises testent la semaine de quatre jours durant six mois. L’expérience, baptisée « 4 Day Week Global », a démarré en juin dernier et sera analysée par une équipe de chercheurs anglais et américains. L’objectif : renforcer l’attractivité de différents secteurs en manque de main-d’œuvre et évaluer la productivité des équipes travaillant un jour de moins par semaine.
Plusieurs pays, comme l’Espagne, le Portugal, les États-Unis ou le Canada, mettent en place des expérimentations similaires autour de la semaine de quatre jours. Si en France, les entreprises à s’être lancées restent minoritaires, 64 % des salariés y seraient favorables*.
Les formules retenues pour mettre en place la semaine de quatre jours varient selon les entreprises. L’expérience menée au Royaume-Uni s’appuie sur un modèle de 32 heures travaillées par semaine (soit quatre journées de huit heures), sans diminution de salaire par rapport à une semaine de cinq jours.
En France, l’entreprise JouéClub a opté pour un modèle différent. Depuis février 2021, sa plateforme logistique située à Cestas (Gironde) propose aux employés qui le souhaitent d’organiser leur semaine de travail sur quatre jours, tout en restant à 35 heures hebdomadaires. Claude Vidal, responsable logistique, explique : « À la suite d’un déménagement de nos locaux, nous cherchions à limiter les coûts de déplacement du personnel sans frais pour l’entreprise. Nous avons choisi de supprimer un jour de travail dans la semaine et d’élargir l’amplitude horaire journalière. Avant, nous travaillions de 8 h à 16 h avec une heure de pause ; maintenant, nous sommes présents sur site de 7 h 30 à 16 h 45 avec une pause réduite à 30 minutes. Le jour de repos supplémentaire tourne toutes les semaines, de sorte que les employés profitent d’un week-end de quatre jours toutes les quatre semaines. »
Systèmes B, société de conseil de trois employés située dans l’Aude, a fait le choix encore différent de passer à la semaine de quatre jours « réelle », c’est-à-dire de 28 heures travaillées, sans renégociation salariale. Jean-Philippe Baillaud, son fondateur, reconnaît : « Maintenir une dynamique de croissance dans ces conditions est plus difficile, mais c’est un choix, évidemment conditionné à la rentabilité. Nous restons ouverts cinq jours par semaine. Chaque employé organise son agenda en autonomie, en fonction de ses clients, avec un jour off plus ou moins fixe. Notre activité de conseil nous offre cette souplesse. »
Pour JouéClub comme pour Systèmes B, la semaine de quatre jours s’est mise en place par étape et bouscule, encore aujourd'hui, les modes d’organisation, de management et de communication.
Les principales préoccupations concernent la continuité du service et la tenue des réunions, internes comme externes. « Nos clients ne sont pas à quatre jours, rappelle Jean-Philippe Baillaud, ce qui complique la gestion de nos agendas. Nous avons dû faire preuve de rigueur pour imposer notre fonctionnement, et beaucoup communiquer pour faire progresser les mentalités. » De son côté, la plateforme logistique de JouéClub a revu les rôles du personnel pour pallier les absences. « Chaque responsable est désormais soutenu par deux personnes capables de prendre un relais managérial, si nécessaire », précise Claude Vidal.
Enfin, comme lors de toute transformation organisationnelle, le passage à la semaine de quatre jours requiert une importante conduite du changement. « Certains employés peuvent se sentir désemparés dans un contexte moins encadré, alerte Jean-Philippe Baillaud. Il est primordial de les écouter, pour ensuite pouvoir les accompagner au mieux dans ce changement. »
Claude Vidal et Jean-Philippe Baillaud sont unanimes : après un an d’expérimentation, aucun employé ne souhaiterait revenir en arrière. « La semaine de quatre jours représente une réelle avancée sociale », constate le premier. Et le second de compléter : « Chacun voit très vite les avantages qu’il peut en tirer. »
Parmi les bénéfices de leur expérience, les deux responsables citent notamment :
« En permettant aux employés de s’organiser sur quatre jours, nous leur avons également permis d’économiser 20 % de trajet hebdomadaire, souligne Claude Vidal. C’est tout de même 20 % d’usure du véhicule et de consommation de carburant en moins, avec des bénéfices écologiques non négligeables. »
Logiquement, la libération d’une journée dans leur emploi du temps offre aux salariés plus de temps libre pour gérer leurs tâches administratives, prendre des rendez-vous médicaux ou se consacrer à des projets personnels. Résultat : « Les salariés sont plus reposés, et cela a un impact positif sur leur motivation », se réjouit Claude Vidal.
Jean-Philippe Baillaud l’assure, « quand on est plus serein, on travaille mieux. »Le dirigeant a clairement constaté une amélioration de la qualité du travail de son équipe depuis la mise en place de la semaine de quatre jours, et un impact faible, voire nul, sur la productivité.
Pour Jean-Philippe Baillaud, la semaine de quatre jours illustre un nouveau mode de management vertueux, fondé sur la confiance : « Des collaborateurs à qui l’on fait confiance deviennent des ambassadeurs. Chez Systèmes B, nous recrutons peu, mais les employés viennent d’eux-mêmes. Pour attirer la jeune génération, qui a des attentes différentes à l’égard du rythme de travail, les entreprises doivent impérativement s’intéresser à ces questions. »
En résumé, si vous souhaitez expérimenter la semaine de quatre jours dans votre entreprise, voici les recommandations de précurseurs en la matière :
Avant de prendre une décision aussi sensible, tant sur le plan professionnel que personnel, pensez à prendre le pouls en interne. Cela vous permettra de repérer les éventuelles craintes ou réticences et de mettre en place la solution la plus juste pour tout le monde.
Testez des solutions et ne vous interdisez pas de faire demi-tour si elles ne sont pas concluantes. C’est en expérimentant que vous parviendrez à un modèle économiquement viable et socialement acceptable pour tous.
Un point sur lequel vous devez vous montrer intransigeant : la déconnexion de vos employés durant leur jour de repos. Impossible sans cela d’ancrer les nouvelles habitudes, ni de mesurer le succès de votre démarche.
Enfin, ne négligez pas l’importance d’une bonne communication, avant comme pendant la mise en place de cette nouvelle organisation du travail. Cela vous permettra d’embarquer les collaborateurs et d’optimiser la transition.
*Source : étude People at Work 2022, ADP Research Institute.
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