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Solidarité et bénévolat : la clé du bonheur ?

La France compte quelque 20 millions de bénévoles, dont 15 millions dans le cadre associatif, ce qui fait de l‘Hexagone l‘un des pays les plus solidaires de la planète. Une vertu des plus bénéfiques puisque, à en croire certains travaux scientifiques, se consacrer aux autres serait un excellent moyen d‘améliorer son bien-être psychologique. Pour en savoir plus, nous avons rencontré le docteur François Lelord, psychiatre et écrivain, dont l‘ouvrage le plus célèbre est consacré à la recherche du bonheur (1).

Doctopress
Publié le 24/02/22
Temps de lecture 3 min

 

Plusieurs études montrent que les bénévoles sont plus épanouis et, d‘une certaine façon, plus heureux que le reste de la population. Se tourner vers les autres serait- il l‘une des clés du bonheur, individuellement comme collectivement ?

Docteur François Lelord : Oui, cette relation positive est bien établie :l‘altruisme accroît le bien-être psychologique. Mais l‘inverse est vrai également. Des études ont montré qu‘en augmentant la bonne humeur des participants, par exemple en leur faisant regarder des séquences de films comiques ou en leur annonçant qu‘ils avaient obtenu d‘excellents résultats à un test d‘intelligence, ils se montraient plus altruistes à la sortie de l‘expérience, en donnant davantage à un complice qui jouait un mendiant ou en aidant plus volontiers une comparse qui avait fait tomber une pile de livres. La relation entre l‘altruisme et le bonheur fonctionne dans les deux sens.

 

Comment peut-on expliquer ce lien ?

Nous sommes des êtres sociaux qui avons survécu grâce à l‘entraide. Il n‘est pas surprenant que nous ayons une capacité à éprouver de la satisfaction à aider les autres, d‘abord nos proches, mais aussi des inconnus. Cela explique, d‘ailleurs, l‘attirance qu‘exercent certains métiers où l‘aide qu‘on apporte a un effet immédiat et visible, tels que les professions de santé ou l‘enseignement. Aujourd‘hui, beaucoup de jeunes disent vouloir trouver un travail qui a du « sens », qui est utile à la collectivité. Tous les métiers sont évidemment utiles, mais certains ont un impact positif plus visible que d‘autres.

 

N‘y a-t-il pas, malgré tout, un biais dans ce type d‘études ? Après tout, c‘est difficile de se tourner vers les autres lorsqu‘on va mal…

C‘est vrai, et en même temps tourner son regard vers des gens moins favorisés que soi peut aider à relativiser son insatisfaction et ses difficultés. Évidemment, si on est accablé de soucis d‘argent ou de santé, de problèmes relationnels, il est plus difficile d‘avoir l‘énergie et l‘inclination pour aider les autres. D‘où l‘intérêt de s‘engager dans une association : cela aide à garder une certaine constance dans ses comportements altruistes.

Vous avez vous-même été bénévole en tant que psychiatre au Vietnam, au sein de la Fondation Alain Carpentier. Qu‘est-ce qui vous a poussé à vous engager ?

En réalité, c‘était une opportunité plus qu‘un engagement. Je vivais déjà au Vietnam. Je voulais continuer à exercer mon métier. Travailler à la Fondation permettait de le faire dans des conditions idéales, au pied de la cathédrale de Saigon, avec, en effet, la satisfaction supplémentaire de contribuer à faire vivre l‘Institut du Coeur. Cette oeuvre magnifique du Pr Alain Carpentier et de son équipe a permis d‘opérer et de sauver des milliers d‘enfants vietnamiens depuis sa création.

Que vous a apporté cette expérience ?

Beaucoup. Découvrir, en particulier, que les gens de diverses nationalités peuvent paraître différents quand ils sont en bonne santé, mais se ressemblent beaucoup quand ils sont touchés par les mêmes troubles psychiques. La maladie et la souffrance aplanissent les différences.

S‘engager pour les autres ne peut-il pas aussi avoir des effets négatifs psychologiquement, notamment lorsqu‘on est confronté à des personnes en situation de grande précarité ?

C‘est un effet que connaissent déjà les personnes dont c‘est le métier, comme les assistantes sociales et les soignants du Samu Social. D‘ailleurs, le burn-out a d‘abord été observé et décrit pour les métiers d‘aide (soignant, travailleurs sociaux, enseignants…), où les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des efforts entrepris.

Il existe aussi un bénévolat informel : rendre service à des voisins, faire leurs courses, sortir leur chien… C‘est tout aussi bénéfique, selon vous, que le bénévolat formel dans un cadre associatif ?

Oui, et d‘ailleurs beaucoup de formations destinées à aider les gens à augmenter leur satisfaction de vie recommandent de faire une ou deux actions altruistes par jour, ce qui rappelle la traditionnelle bonne action de l‘éducation religieuse...

(1) Le Voyage d'Hector ou la recherche du bonheur, éd. Odile Jacob, 2002.

La Mutuelle Générale s'engage

La solidarité est l‘une des valeurs qui ont présidé à la création de La Mutuelle Générale. Elle reste aujourd‘hui au cœur de son action, notamment via le soutien de nombreuses associations, tant au niveau local que national. Parmi celles-ci, Aide et répit, une association du Puy-de-Dôme qui aide les familles à garder le plus longtemps possible à domicile leurs proches atteints de la maladie d‘Alzheimer, l‘association Petits Princes, qui réalise les vœux d‘enfants malades, la Ligue contre le cancer, l‘APAJH 76, qui œuvre en Seine-Maritime pour promouvoir la dignité et la citoyenneté des personnes en situation de handicap, ou encore l‘association Vaincre la Mucoviscidose.

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