Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Le cancer du pancréas ne cesse de croître, avec un bond de 248% depuis les années 80, en particulier chez les femmes. Au point que depuis 2017, il y a plus de décès liés au cancer du pancréas qu’au cancer du sein. Pourquoi une telle flambée du nombre de cancers ? Quelles sont les pistes pour s’en protéger ?
Ces vingt dernières années, on observe une augmentation massive du nombre de cancers du pancréas, dans toutes les régions du globe. En France, l’incidence, c’est-à-dire le nombre de nouveaux cas sur une période donnée, est passée de 6 000 nouveaux cas/an en 2006 à 12 000 en 2012 puis 14 000 nouveaux cas/an aujourd’hui. Elle devrait doubler d’ici à 2030 aux Etats-Unis et en Europe. « Depuis 2017, les décès liés au cancer du pancréas sont plus nombreux que ceux liés au cancer du sein », compare le Dr Marie-Christine Boutron-Ruault, Directrice de recherche (Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations, INSERM, Institut Gustave Roussy).
Troisième cause de mortalité par cancer, le cancer pancréatique pourrait se hisser à la deuxième place d’ici à 2030-2040, en France comme dans le reste du monde.
Pourquoi une telle flambée du nombre de cancers pancréatiques, d’autant plus dramatique qu’il n’existe pas de thérapeutique réellement efficace au stade métastatique c’est-à-dire lorsque la tumeur a disséminé dans l’organisme (la moitié des cas au moment du diagnostic) ou même lorsqu’elle est au stade localement avancé, ce qui est constaté dans 30% des cas ?
Au-delà du diabète, du tabagisme (responsable de 21 % des décès liés au cancer du pancréas) et de l’obésité et, dans une moindre mesure, une inflammation chronique (pancréatite chronique), dont la responsabilité est démontrée dans la survenue du cancer du pancréas, l’alimentation moderne et les pesticides sont pointés du doigt. « Ils ne peuvent cependant expliquer à eux-seuls l’explosion de l’incidence du cancer du pancréas, rétorque le Pr Vinciane Rebours, du service de Pancréatologie-Gastroentérologie (Hôpital Beaujon, Clichy). Nous nous orientons donc vers d’autres causes, et notamment les modifications radicales du mode de vie dans les années 80, en l’occurrence l’industrialisation de l’alimentation avec des coupables potentiels (additifs, excès de lipides et de glucides) ».
Ces aliments transformés sont déjà associés au risque de cancer, au-delà de la toxicité liée aux cellules graisseuses (adipocytes) et au syndrome inflammatoire généralisé dû au surpoids et au diabète. En effet, « ils contribueraient aussi à une stimulation exacerbée du tissu qui sécrète des hormones dans la circulation sanguine », poursuit Vinciane Rebours. En conséquence, les îlots pancréatiques (qui synthétisent notamment l’insuline) grossissent ou s’hypertrophient et créent ainsi une inflammation locale autour des tissus où se développe le cancer du pancréas (à partir des cellules « exocrines », c’est-à-dire qui produisent les sucs digestifs). En conclusion, réduire le risque de cancer du pancréas passe, selon les connaissances actuelles, par une alimentation équilibrée sans aliment transformé, par l’abstinence tabagique et par une activité physique régulière pour lutter contre le surpoids et le diabète.
Des molécules spécifiques -nanoparticules comme, par exemple, le dioxyde de titane, jouent peut-être aussi un rôle en générant une inflammation chronique. L’augmentation massive des pesticides est également dans le viseur, avec un risque accru de ce cancer repéré chez certains groupes d’agriculteurs (viticulteurs etc.). Enfin, l’hypothèse des métaux lourds est considérée avec intérêt par les chercheurs. Il a en effet été montré que les personnes atteintes d’un cancer du pancréas étaient plus exposées à certains métaux lourds, dont le cadmium (peintures, piles, etc.). A l’heure actuelle, identifier de nouveaux facteurs de risque est donc indispensable. A cette fin, les chercheurs exploitent deux cohortes de patients en France : E3N (MGEN) et Gazel (EDF-GDF). Des éléments issus de la première cohorte ont été rapportés aux Journées Francophones d’Hépato-gastroentérologie et d’Oncologie Digestive (JFHOD, 21-24 mars 2019, Paris). Au rang des facteurs de risque confirmés figurent le tabagisme actif et passif, le syndrome métabolique, le diabète, l’obésité et les antécédents familiaux de cancer. Elément déjà rapporté dans la littérature sans qu’on en connaisse la raison, « les groupes sanguins A et AB étaient associés à un sur-risque (+ 36%) comparé au groupe O, commente le Dr Anne Laure Vedie, qui a travaillé sur cette étude. Le cadmium retrouvé dans la fumée de cigarette et les contaminants de l’alimentation, etc. seront étudiés prochainement ».
Hélène Joubert, journaliste. D’après le suivi des Journées Francophones d’Hépato-gastroentérologie et d’Oncologie Digestive (JFHOD, 21-24 mars 2019, Paris) et les interviews du Dr Marie-Christine Boutron-Ruault, Directrice de recherche (Centre de recherche en épidémiologie et santé de s population, INSERM, Institut Gustave Roussy) et du Pr Vinciane Rebours, du service de Pancréatologie-Gastroentérologie (Hôpital Beaujon, Clichy).
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