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Gare aux interactions médicamenteuses !

Publié le 30/01/17

Les interactions médicamenteuses seraient responsables, chaque année, de près de 130 000 hospitalisations et de quelque 10 000 décès, dont la moitié environ seraient évitables. Quelle prévention ? Les conseils de Patrice Queneau, professeur de thérapeutique et membre de l’Académie de médecine.

 

« Le médicament, c’est un peu le principe de la conduite : rien n’est anodin », résume le Pr Patrice Queneau, de l’Académie de médecine. Autrement dit, un minimum de précautions s’impose si l’on veut éviter tout risque inutile. « Chaque médicament, y compris en prise unique, peut comporter un danger : une réaction allergique, par exemple. Et plus on prend de médicaments, plus le risque d’accident augmente. C’est même exponentiel. » En cause, les associations toxiques même si, tient à préciser le médecin, « dans la majorité des cas, les interactions médicamenteuses n’ont pas d’effets délétères ». Elles répondent d’ailleurs le plus souvent à des choix thérapeutiques, à l’instar des trithérapies.

Interactions médicamenteuses : mécanismes en jeu

Les interactions médicamenteuses posent problème lorsque les associations sont contre-indiquées. L’adjonction d’un nouveau médicament peut en effet rendre l’absorption du traitement initial plus aléatoire, et ainsi provoquer un surdosage. Ou encore modifier sa réponse et mettre en péril l’équilibre métabolique du patient. « Si vous êtes sous anti-vitamine K (un anticoagulant, ndlr), il ne faut absolument pas que vous preniez un anti-inflammatoire stéroïdien (corticoïdes, ndlr) ou de l’aspirine, en raison d’un risque grave d’hémorragie », avertit le Pr Queneau. Or, ce genre d’accident est fréquent et les exemples nombreux.

Moins toxique, mais à éviter aussi, « la prise d’un alpha-bloquant chez un malade prostatique soigné, par ailleurs, pour un problème d’hypertension, car les alpha-bloquants ont longtemps été prescrits contre cette maladie ». Le danger ? Une violente baisse de la tension pouvant entraîner un évanouissement.

Personnes à risque, redoublez d’attention quant aux interactions médicamenteuses

Si le premier facteur de risque reste le nombre de médicaments, certaines populations sont toutefois plus vulnérables que d’autres. « Il s’agit surtout des personnes âgées, mais aussi des femmes enceintes, des nourrissons, des enfants en bas âge, des allergiques, des insuffisants rénaux et hépatiques ». Concernant les seniors, l’Académie de médecine a encore récemment invité les praticiens à mettre un frein aux ordonnances à rallonge, recommandant de ne prescrire que ce qui est vraiment indispensable. (www.academie-medecine.fr)

 

Notice et suivi pour éviter les interactions médicamenteuses

« Avec les médicaments, il convient d’être concret, conseille le Pr Queneau. Il faut lire attentivement les notices, informer son médecin de ce que l’on prend éventuellement par ailleurs et pratiquer une automédication éclairée, c’est-à-dire délivrée par le pharmacien. » Pas de meilleur allié, à cet égard, que le dossier pharmaceutique puisqu’il permet, grâce au code-barres des médicaments, de détecter automatiquement tout risque d’interaction médicamenteuse. Pour en bénéficier, il suffit d’en faire la demande à son pharmacien.

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