Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
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Le 14 septembre s’est tenue la Journée Mondiale des premiers secours. L’occasion de sensibiliser le public aux gestes qui sauvent au quotidien. En France, on dénombre 1 million d’accidents domestiques par an : nous pouvons tous, un jour, nous retrouver en situation d’urgence. Pourtant, à peine 40 % des Français ont reçu une initiation ou une formation aux premiers secours. Le point avec le Dr Pascal Cassan, directeur du Centre mondial de référence des premiers secours.
Dr Pascal Cassan : Dans 80 % des cas, les accidents se passent dans un environnement familier. Sept arrêts cardiaques sur dix surviennent au domicile, par exemple. Le premier témoin est ainsi, le plus souvent, quelqu’un de la famille. En outre, il faut compter au mieux entre dix et quinze minutes avant que les sapeurs-pompiers (18) ou le SAMU (15), une fois prévenus, n’arrivent sur les lieux de l’accident. En cas d’urgence vitale, chacun doit pouvoir agir et, donc, connaître les gestes qui sauvent.
Idéalement, ces gestes devraient devenir des réflexes afin que la personne formée ne panique pas au moment de passer à l’acte. La pédagogie et la bienveillance des formateurs sont essentielles lors de l’apprentissage. Mais la confiance s’acquiert aussi à force de répétition : la formation continue et régulière est indispensable, en alternant le face-à-face (travail avec un formateur) et l’enseignement à distance (vidéo, livre).
L’un des tout premiers gestes à accomplir consiste effectivement à donner l’alerte. À partir de là, que ce soient les sapeurs-pompiers ou les médecins du SAMU, ils guideront l’intervenant par téléphone, en attendant que les secours prennent le relais. Si c’est une plaie qui saigne, ils lui diront d’appuyer immédiatement dessus, si c’est une brûlure, de mettre de l’eau dessus ; si c’est un arrêt cardiaque, ils l’aideront à faire un massage cardiaque, etc.
Il y en a au moins deux : ne rien faire et prendre des risques. Formé ou non, il faut agir. Un massage cardiaque même imparfait, c’est mieux que rien : chaque minute qui passe, c’est 10 % de chance de survie en moins. Et lors d’un accident domestique, professionnel ou routier, il faut se mettre en sécurité, en éliminant la cause de l’accident ou en balisant le périmètre. De même en cas de catastrophe (noyade, coulées de boue...), mieux vaut jeter aux victimes de quoi s’accrocher plutôt que de s’élancer pour éviter de se mettre soi-même en danger.
Il s’agit de la formation appelée PSC1 pour Premiers secours civiques de niveau 1. Elle se déroule sur une journée ou deux demi-journées. Elle privilégie les mises en situation : protection, alerte, apprentis- sage des gestes à accomplir parmi les plus fréquents. Un module supplémentaire a été ajouté à la Croix-Rouge française pour préparer le citoyen aux catastrophes (attentat, tremblement de terre...). Il existe aussi, l’été, une initiation d’une heure environ, qui a le mérite de se tenir à l’endroit où l’on se trouve, comme à la plage, ou sur son lieu de vacances.
Cela peut commencer très tôt. Des expériences sont menées en Allemagne dans des jardins d’enfants. On leur apprend simplement à aller chercher un adulte lors d’un accident, autrement dit à donner l’alerte. À partir d’une dizaine d’années, un enfant peut apprendre d’autres gestes, comme le massage cardiaque, selon sa maturité physique et psychologique. Il existe aussi des formations spécifiquement dédiées aux seniors.
L’initiation aux gestes qui sauvent est le plus souvent gratuite. Pour le module premiers secours, il faut compter entre 50 et 60 euros, ce qui peut être un frein, en particulier pour les jeunes. Une réflexion est actuellement en cours pour réduire la part présentielle de la formation, ce qui permettrait d’en diminuer le prix. Dans l’immédiat, pourquoi ne pas offrir des cartes cadeaux pour une formation aux premiers secours, comme le proposent la Croix-Rouge française et d'autres organismes tels que la Protection civile.
Environ 27 % des Français ont reçu une formation de type PSC1 et 17 % ont suivi une initiation. Nous dépassons donc la barre des 40 %, avec toutefois un faible taux de recyclage, destiné à maintenir les connaissances acquises durant la première formation. Les Scandinaves, les Allemands et les Autrichiens sont loin devant nous. Le plan Priorité Prévention, annoncé en mars dernier, devrait nous permettre de combler notre retard.
Au-delà du cap fixé, l’objet de cette mesure vise surtout à mettre en place une formation et un suivi tout au long de la vie. Le programme destiné aux jeunes générations, qui a plus de dix ans, devrait enfin être généralisé à tous les élèves de classe de troisième. Aujourd’hui, seuls 50 % d’entre eux sont titulaires du brevet premiers secours PSC1. Service civique, permis de conduire, etc., pourront ensuite être autant d’occasions de rafraîchir sa mémoire. Aux citoyens, aussi, de s’engager.
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