Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Depuis septembre 2018, la consultation de télémédecine est remboursée par l’Assurance Maladie, au même titre qu’une consultation classique. Le 11e Congrès Européen de Télémédecine organisé fin 2018 * a fait le point sur ces modes d’exercice innovants mais encore peu connus. Pourtant, les expériences concluantes se multiplient dans le domaine du soin.
Avec la création de deux catégories d’actes, la téléconsultation en septembre 2018 et la télé-expertise en février 2019, la France entre de plain-pied dans la télémédecine.
En résumé, les consultations de télémédecine sont des téléconsultations médicales « à part entière » (à ne pas confondre avec les plateformes de "téléconseil personnalisé") mais sans déplacement physique du patient, utilisant pour ce faire des moyens numériques ou téléphoniques. La prescription de médicaments est possible. Quant à la télé-expertise, elle permet à un médecin de consulter un confrère afin d’échanger sur le cas d’un patient. L’usage des SMS est une pratique sauvage de la télé-expertise, cette dernière exigeant d’être réalisée dans un environnement sécurisé de transfert de données. La télé-expertise est, dans un premier temps, réservée notamment aux patients en affection longue durée (ALD), atteints de maladies rares (mucoviscidose, hémophilie etc.) ou résidant en zones dites sous denses (article 1434-4 du Code de la Santé Publique).
Même si la télémédecine n’est pas encore entrée dans les mœurs, une courte majorité des Français (51,9 %) se dit déjà prête pour la télémédecine, selon un sondage conduit auprès de 8 050 personnes à l’occasion du congrès Européen de Télémédecine organisé par la Société française de Télémédecine **. Pour autant, si 55 % des sondés estiment savoir globalement ce qu’est la télémédecine, seul un sur cinq serait en mesure de la décrire de façon précise. Par exemple, le grand public pense souvent que téléphoner au médecin pour adapter la prescription est de la télémédecine, alors qu’il s’agit uniquement d’un acte médical de suivi et de conseil.
Autre enseignement du sondage, la diffusion de l’information sur la télémédecine provient essentiellement des médias, estiment les répondants.
Concernant son utilisation, en octobre 2018, seuls 0,3 % des interrogés avait déjà eu recours à la téléconsultation. Ils estiment cependant qu’ils pourraient en bénéficier plus souvent avec leur médecin généraliste, afin de recevoir un conseil médical plus rapidement (89,6 %) ou obtenir/renouveler une ordonnance (86,8 %). Ces chiffres chutent à 82,2 % et 73,3 % respectivement lorsqu’il s’agit d’un médecin spécialiste.
Mais les craintes existent avec, en premier lieu, la perte de contact humain (61,1 % des sondés) et celle d’un diagnostic médical partiel (57,6 %). A noter, chacun a le droit de refuser l’acte de téléconsultation.
Selon les prévisions gouvernementales, 500 00 actes de télémédecine seront réalisés en 2019, avec un triplement prévu en 2021.
En 2019, les expériences de télémédecine sont déjà nombreuses sur le territoire français. L’optimisation des traitements est l’une de ses finalités. Un exemple provient d’une étude chez des résidents en EPHAD où 82 % souffrent de troubles psycho-comportementaux***. Le bilan de 368 téléconsultations sur trois ans, portant sur les troubles psycho-comportementaux en lien avec la maladie d’Alzheimer, est plutôt positif avec une optimisation de la prescription des médicaments psychotropes chez plus de la moitié des patients. Par ailleurs, 20% ont pu débuter un traitement contre la douleur grâce à la télémédecine.
Une autre expérience positive de télémédecine est celle menée dans le traitement des plaies chroniques (escarres, ulcères) des personnes âgées. L’objectif était de permettre aux patients de ne pas avoir à se déplacer. Cette fois-ci, la réponse est apportée avec un recul de quatre ans, sur près de 750 actes de télémédecine réalisés au Pôle Saint-Hélier (Centre de médecine physique et de réadaptation de Rennes). 55 % des actes étaient des téléconsultations et 20 % de la télé-expertise. Ainsi, la télémédecine a épargné des déplacements considérables (10 000 km par an en moyenne par patient). Ces soins à distance remportent la satisfaction des patients (90% de satisfaction) et des soignants (97% pour les infirmières). Les soignants à domicile se sentent aussi moins seuls. Cette expérience illustre bien l’une des vocations de la télémédecine qui est d’être un véritable trait d’union entre la médecine de ville et l’hôpital.
Hélène Joubert
Pour en savoir plus sur la téléconsultation et la télé-expertise :
https://www.ameli.fr/assure/actualites/generalisation-de-la-telemedecine-en-france
Références * 6-7 décembre 2018, Paris
** Enquête réalisée sur internet entre juillet et octobre 2018 par Carte Blanche Partenaires- Société Française de Télémédecine (SFT)-Université de Montpellier et son laboratoire MRM, en partenariat avec France Assos Santé et Formatic Santé. Communiqué de presse 6 décembre 2018.
*** Pr Salles et Dr Lafargue : Télémédecine & troubles psycho-comportementaux liés à la maladie d’Alzheimer et apparentées.
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