Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
La santé mentale des 11-24 ans ne cesse de se dégrader. Les explications et les conseils du Pr Florian Ferreri, psychiatre.
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Même au pays de Pasteur, la méfiance reste de mise vis-à-vis des vaccins. Alors que de nombreux Français continuent de s’interroger sur l’opportunité de se faire vacciner contre le coronavirus, nous avons demandé au professeur Daniel Floret (1), vice-président de la Commission technique des vaccinations au sein de la Haute autorité de Santé (HAS), de nous aider à décrypter les rumeurs les plus fréquentes sur les vaccins en général, et le vaccin contre la Covid-19 en particulier.
FAUX. L’immunité acquise après une maladie est, a priori, plus solide et plus longue que l’immunité vaccinale. Dès lors, certains détracteurs des vaccins affirment qu’il vaut mieux contracter la maladie plutôt que de se faire vacciner contre elle.
« C’est oublier que dans un cas on déclare la maladie, avec tous les risques que cela comporte, alors que dans l’autre, non ». La rougeole est ainsi une maladie potentiellement mortelle. En France, depuis 2008, une vingtaine de personnes non vaccinées en sont décédées. De plus, toutes les maladies ne sont pas immunisantes. « Le tétanos, par exemple, n’entraîne aucune immunité. » Quant à la Covid-19, rien ne prouve à ce jour que l’immunité acquise à la suite de l’infection soit supérieure à celle du vaccin.
VRAI. Néanmoins, ce risque est faible et n’existe pas pour tous les types de vaccins. Seuls les vaccins qui utilisent un virus vivant atténué pour provoquer une réponse immunitaire peuvent potentiellement entraîner une maladie vaccinale infectieuse. C’est la raison pour laquelle ils sont contre-indiqués chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli par une maladie ou un traitement médical. Aucun des quatre vaccins contre la Covid-19 autorisés dans l’Union européenne (Pfizer/ BioNTech, Moderna, AstaZeneca et Janssen) ne fait appel à cette technique.
FAUX. Les seules contre-indications formelles à la vaccination en général sont l’allergie à l’un des constituants du vaccin ou des antécédents de réactions allergiques graves (choc anaphylactique) après l'administration d'une première dose.
S’agissant du vaccin contre la Covid-19, la Fédération française d’allergologie précise qu’en l’absence de ces contre-indications, il est tout à fait possible de se faire vacciner, même « si l’on présente une allergie respiratoire, cutanée ou alimentaire, ou une allergie au venin d’hyménoptères (NDLR : abeilles, guêpes, etc.), y compris sévère ».
VRAI. Si aujourd’hui la majorité des vaccins sont préventifs, ils pourraient à l’avenir jouer un rôle croissant dans le traitement des maladies, au premier rang desquelles le cancer. « Nous fabriquons quotidiennement des cellules potentiellement tumorales qui sont détruites par le système immunitaire ». Mais celui-ci peut être débordé par la prolifération tumorale ou ne plus parvenir à repérer les cellules cancéreuses, en raison de stratégies qu’elles développent. Le but de la vaccination thérapeutique est alors de renforcer le système immunitaire et lui apprendre à repérer les cellules tumorales qui cherchent à échapper à sa surveillance. De nombreux essais prometteurs sont en cours, et un vaccin thérapeutique contre le cancer de la prostate est déjà commercialisé.
1) Interview réalisée le 31 mars 2021.
FAUX. Certes, face à l’urgence sanitaire, les procédures ont été accélérées. Les différentes phases des essais cliniques ont été menées en parallèle, et non successivement comme c’est l’usage. De même, un processus spécifique a été mis en place pour évaluer au plus vite les vaccins en développement, sans pour autant déroger aux règles de sécurité. « Simplement, au lieu d’attendre que les données soient complètes, ce qui est le cas normalement, l’Agence européenne du médicament les a analysées au fur et à mesure, en s’engageant à répondre à chaque fois dans les quinze jours ». Les vaccins contre le coronavirus ont ainsi fait l’objet d’une évaluation sur plusieurs dizaines de milliers d’individus lors des essais cliniques. Depuis décembre 2020, ils ont été administrés à plus de 500 millions de personnes dans le monde et font l‘objet d'une surveillance renforcée, en temps réel.
FAUX. L’ARN messager, utilisé dans les vaccins Pfizer/ BioNTech et Moderna, est un produit extrêmement fragile, ce qui explique notamment qu’ils doivent être conservés dans des supers congélateurs entre -20 et -70°C, contrairement aux vaccins AstraZeneca et Janssen qui font appel à une autre technologie. « Une fois injecté, la durée de vie de l’ARN messager est très brève. Il donne l’ordre à nos cellules de fabriquer l’antigène qui va provoquer la réponse immunitaire, puis est détruit sans pouvoir être incorporé au génome humain ». Pour qu’il puisse modifier les gènes, il faudrait par ailleurs que les cellules humaines disposent d’une enzyme spécifique, capable de transformer l’ARN messager en ADN. Celles-ci en étant dépourvues, « c’est tout simplement impossible.
VRAI. En revanche, « ces nanoparticules sont sans danger », contrairement à ce que disent certaines rumeurs qui se fondent sur des études ayant montré une possible toxicité des nanoparticules de métal, telles que le dioxyde de titane, l’oxyde de cuivre ou l’oxyde de zinc, employées dans l’alimentation ou les cosmétiques. Les nanoparticules utilisées dans les vaccins à ARN sont différentes. « Elles sont composées de lipides identiques à ceux qu’on trouve naturellement dans les membranes des cellules humaines ». Elles servent à « protéger l’ARN messager qui, en raison de sa fragilité, serait sinon détruit avant même de parvenir aux cellules. »
VRAI. Les plus courants sont une douleur au point d’injection, des maux de tête, de la fatigue, des douleurs articulaires et musculaires, et de la fièvre. Quelques effets indésirables plus graves ont également été relevés.
Certains pays ont signalé des décès de personnes ayant été vaccinées avec les vaccins Pfizer/BioNTech et AstraZeneca, sans pour autant qu’un lien avec la vaccination puisse être établi avec certitude. « Pour le vaccin Pfizer/ BioNTech, il ne faut pas oublier qu’actuellement, la plupart des personnes vaccinées sont des personnes âgées et fragiles. En France, dans les Ehpad, près de 450 pensionnaires meurent chaque jour, il n’est donc pas étonnant qu’on retrouve parmi eux des personnes qui ont été vaccinées. »
S'agissant du vaccin AstraZeneca, des troubles sévères de la coagulation ont été observés. « Ce signal est en cours d’analyse au niveau des instances internationales, dont l’Agence européenne du médicament », indique le Pr Floret. Cet effet indésirable – si le lien de causalité est établi –, « apparaît cependant très rare et survient de manière quasi-exclusive chez des personnes de moins de 55 ans. »
Par mesure de précaution et dans l‘attente de données complémentaires, la HAS recommande de réserver le vaccin AstraZeneca aux plus de 55 ans.
VRAI. Si l’on sait que la vaccination protège contre les formes graves de la Covid-19, plusieurs questions demeurent pour le moment sans réponse, comme la durée de l’immunité vaccinale ou la capacité du vaccin à empêcher la transmission du virus. C’est la raison pour laquelle la vaccination ne dispense ni du respect des gestes barrières ni du port du masque. « Un certain nombre de nouvelles données vont toutefois dans le sens d’une certaine efficacité des vaccins sur la prévention de la transmission ».
VRAI. La variole, à la suite d’une campagne mondiale de v accination organisée pour l’OMS a été déclarée éradiquée en 1980. « Mais c’est le seul cas jusqu’à présent, relativise le Pr Floret. Lorsque l’OMS a mis en place son plan d’élimination de la variole, elle n’était pas endémique comme la Covid-19. Il n’y avait plus que des foyers ». La stratégie a consisté à éteindre chacun d’entre eux grâce à une vaccination en anneaux, « c‘est-à-dire en isolant les malades, puis en ciblant et vaccinant leur entourage, leurs contacts et même les contacts de leurs contacts ».
VRAI. « C’est un scénario assez probable car l’augmentation de l’immunité dans la population, consécutive à l’infection par la maladie et à la vaccination, pourrait entraîner une plus grande variabilité du virus. » Il serait alors nécessaire d’adapter chaque année les vaccins aux nouvelles souches, comme c’est déjà le cas avec le virus de la grippe saisonnière.
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